Test Alienware x17 r2 – Processeurs Alder Lake et RTX 3080 Ti au programme

Deux mois après leur annonce, les premiers PC portables équipés des nouvelles cartes graphiques Nvidia et des processeurs Intel Alder Lake commencent à arriver en France. Parmi ces nouveaux ordinateurs portables, l’Alienware x17 r2. Un PC portable gamer 17 pouces surpuissant mais dont le tarif ne sera pas à la portée de toutes les bourses…

Les habitués de la marque ne seront pas dépaysés. Ce nouveau x17 reprend les lignes des PC portables Alienware commercialisés ces dernières années. Coloris gris / blanc cassé (Lunar Light), petit logo rétro-éclairé et inscription massive de la diagonale de l’écran.

La face arrière conserve son bandeau RGB (aux coloris personnalisables) et le dessous du châssis ses aérations hexagonales. Un motif également présent au-dessus du clavier. Ce dernier arbore quant à lui un coloris gris foncé avec un subtil effet « pailleté » au niveau des repose-poignets. Petit bémol, il se révèle très sensible aux traces de doigts à l’usage.

Comme toujours chez Alienware, la finition est impeccable et n’appelle aucun reproche. L’accès aux composants ne pose pas de difficulté. Cela permet de découvrir l’imposant système de refroidissement avec ses 4 ventilateurs mais nous y reviendrons. Deux emplacements mémoires sont accessibles pour faire évoluer la RAM si besoin. Le stockage est lui aussi upgradable avec deux ports PCIe.

Sur son x17, Alienware a choisi de concentrer la connectique à l’arrière. Seule une prise jack est présente sur le flanc droit. Un choix judicieux pour dissimuler les câbles mais aussi alléger le design. Au quotidien, devoir se contorsionner pour brancher un SSD sur un port USB ou insérer une carte micro-SD n’est pas si pratique. D’autant que le bandeau LED éblouit. On se consolera avec la multitude de ports présents à la pointe des normes actuelles (Thunderbolt 4, HDMI 2.1, Ethernet 2,5 Gbps, USB 3.2 Gen 2).

Si l’audio reste le point faible de la majorité des ordinateurs portables, certaines marques à l’instar d’Asus sur leur Zephyrus ont prouvé qu’il était possible de proposer un système audio correct. Malheureusement, Alienware ne s’est pas donné cette peine. Le x17, avec ses deux haut-parleurs situés au niveau des repose-poignets, offre un son moyen, peu détaillé, guère plus convaincant qu’un PC portable de milieu de gamme. Dommage pour un modèle qui se veut le flagship de la marque.

Du côté du clavier, le constat est heureusement bien plus réjouissant. Agréable à utiliser, efficace tant pour saisir du texte que jouer, ce clavier Alienware mSeries dispose des technologies Anti Ghosting et N-Key Rollover indispensables sur un PC portable gamer haut de gamme. D’aucuns lui reprocheront l’absence de pavé numérique et/ou de n’avoir pas tiré parti de cette absence pour offrir davantage de surface et d’espace aux touches (16×15,8 mm – 3,55 mm).

A l’instar des autres PC portables Alienware, le x17 dispose de nombreuses LED RGB personnalisables. Pour le rétro-éclairage du clavier bien évidemment, avec la possibilité de choisir le coloris de chaque touche sur notre modèle (ou selon 4 zones sur d’autres configurations). Mais aussi sur la tranche arrière du châssis pour l’entourage de la connectique ou encore pour le bouton de mise sous tension matérialisé sous la forme du logo de la marque. La fameuse tête d’alien aussi présente sur le couvercle de l’écran, tout aussi personnalisable. Seul grief, le rétro-éclairage n’est pas présent sur le rang secondaire. Un peu mesquin au regard du positionnement tarifaire de l’Alienware x17.

Exit le touchpad RGB présent sur certains Alienware x17 r1. Il faudra en revanche toujours se contenter de dimensions pour le moins étroites (110×70 mm). Certes, sur un PC portable gamer de 17 pouces, son usage reste secondaire. Mais à l’heure des touchpad XXL, cela constitue un point faible face à la concurrence.

L’Alienware x17 est désormais proposé avec deux écrans différents. Un Full HD 165 Hz et 360 Hz. C’est ce dernier qui équipe l’exemplaire testé. Sa fréquence, la plus élevée disponible à ce jour sur un PC portable, associée à un temps de réponse de seulement 1ms, le destine assurément aux joueurs acharnés. La couverture totale de l’espace sRGB s’avère donc suffisante dans cette optique (80% pour le DCI-P3 et l’Adobe RGB). La luminosité maximale de 385 cd/m2 est correcte, tout comme le taux de contraste 1214:1. Le point blanc natif est un peu bas à 6000K. Le DeltaE moyen s’établit à 2,4. A noter une dérive des rouges à 4,2 avant caractérisation.

Autre atout en faveur du dernier né d’Alienware, la présence d’une webcam infrarouge compatible avec Windows Hello par conséquent. Malheureusement, pour les visio-conférences et autres réunions Teams, cette dernière souffre d’un manque de définition (720P) qui se traduit par des images bruitées et peu détaillées même en journée. Certes, la plupart des gamers disposent sans doute déjà d’une webcam USB de bonne facture mais tout de même, il devient de plus en plus inconcevable de devoir se contenter d’une caméra à la qualité aussi médiocre sur un PC portable haut de gamme qui plus est.

Nous l’avons évoqué, l’intérêt de cette nouvelle version de l’Alienware x17 réside dans la présence de processeurs et cartes graphiques de dernière génération.

Côté CPU, il est donc désormais possible de choisir entre un Core i7-12700H ou un Core i9-12900HK, deux processeurs Alder Lake composés de 14 coeurs / 20 threads.

Attention toutefois, ces derniers se décomposent entre coeurs « performants » (au nombre de 6) et coeurs « efficients » (8 ici). Une conception déjà aperçue chez Apple sur les puces mobiles des iPhone et iPad et désormais reprise dans les fameux Mac M1. Sans entrer dans les détails, disons pour simplifier que le but est d’offrir de meilleures performances tout en limitant la consommation énergétique lors des phases qui ne nécessitent pas beaucoup de puissance.

En pratique, n’espérez donc pas des performances en hausse proportionnellement à la multiplication du nombre de coeurs. Nos différents tests montrent des résultats contrastés. Les gains les plus visibles sont ceux liés à la vidéo avec +30% sous Handbrake et Davinci Resolve. Même si pour ce dernier, une partie de la hausse de performance peut être imputée à la RTX 3080 Ti et à ses coeurs Cuda. A l’inverse, avec d’autres logiciels, les gains sont bien plus contenus voire insignifiants.

Côté GPU, l’Alienware x17 r2 peut être configuré avec une GeForce RTX 3060, une RTX 3070 Ti ou une RTX 3080 Ti comme sur le modèle testé. Cette dernière représente désormais la carte graphique mobile la plus puissante du moment avec ses 7424 core CUDA (vs 6144 sur la RTX 3080) et ses 16 Go de GDDR6. De quoi repousser encore un peu plus les limites et grappiller entre 5 et 10 FPS supplémentaires sur les jeux les plus exigeants. De quoi friser les 100 FPS en Ultra et ainsi profiter d’une immersion visuelle plus intense. La RTX 3080 Ti constitue également le meilleur choix pour profiter du Ray-Tracing sur un PC portable gamer.

Nous avons parfois été confrontés à des messages d’erreurs et autres écrans bleus. La technologie Advanced Optimus semble être en cause puisqu’à chaque fois, il a suffi de forcer la carte graphique dédiée (via l’utilitaire Nvidia) pour régler le souci. Des prochaines mises à jour devraient corriger ces petits désagréments.

Les tests ont été réalisés avec la ventilation en mode Performances. Idem pour le profil d’alimentation avec en prime l’overclocking en mode 1 actif. Ce dernier booste légèrement les fréquences de la carte graphique. Il est possible d’aller plus loin (jusqu’à +300 MHz) ou a contrario de limiter la puissance du GPU via l’utilitaire Alienware Command Center. Au sujet de ce dernier, une simplification de son interface serait bienvenue car il n’est pas toujours aisé de s’y retrouver.

« Cryo-Tech », « silicone de gallium encapsulé », Dell ne tarit pas d’éloges sur le nouveau système de refroidissement de son x17. En pratique, le constat est plus mitigé. Côté températures, le processeur se stabilise en moyenne entre 85 et 90°C après des pointes à près de 100°C durant quelques secondes. La carte graphique s’en sort mieux avec une température moyenne de 75°C (pour une température ambiante de 22°C). Des résultats cohérents avec la configuration musclée de notre Alienware.

Constat similaire pour les nuisances sonores. Le x17 r2 n’est pas très (trop) bruyant pour un PC portable gamer avec 48 dBA en mode performances ou 52 dBA en forçant la ventilation à pleine vitesse. Nos différents tests n’ont toutefois pas démontré d’intérêt à activer cette possibilité, du moins avec une température ambiante inférieure à 25°C.

Ne vous fiez pas à sa finesse relative et malgré sa batterie imposante, l’Alienware x17 n’est pas le meilleur allié des nomades. En pratique, il convient donc de tabler sur une autonomie moyenne de 2h en navigation Web (luminosité à 140 cd/m2). Forcer la fréquence de rafraîchissement à 60 Hz permet de grappiller quelques dizaines de minutes supplémentaires. L’Alienware reste cependant en retrait face à bon nombre de concurrents sur ce point.

Le bloc d’alimentation de 330W est imposant avec ses 900g. Il perd malgré tout 400g sur la balance et profite d’un look plus soigné. Il reste possible d’utiliser un chargeur USB-C en déplacement. Ce dernier ne pourra pas fournir toute la puissance nécessaire mais cela reste une solution pratique et appréciable en appoint.

Cette seconde révision du Alienware x17 s’inscrit dans la lignée de son prédécesseur. Le fleuron de la gamme Dell peut compter sur une finition impeccable et est assurément le plus premium des PC portables gamer du moment. Son design affiné lui confère une certaine élégance même si sur la balance et à la prise en main il faudra composer avec son poids élevé. Un détail pour beaucoup, le x17 étant de toute façon peu nomade avec son autonomie très limitée (2h). C’est là son talon d’Achille avec, dans une moindre mesure, l’étroitesse de son touchpad et son système audio basique. Les créateurs de contenus regretteront sans doute la disparition de la dalle UHD, certes plus exigeante en termes de puissance GPU mais plus polyvalente.

Mais l’essentiel est ailleurs. Avec ses Core i7 et Core i9 Alder Lake associés aux nouvelles GeForce RTX 3070 et 3080 Ti, le x17 r2 repousse encore un peu plus les limites. Les performances progressent mais de façon hétérogène. Les vidéastes et les joueurs sont manifestement ceux qui en tireront le plus gros bénéficie.

Suffisamment pour justifier une upgrade ? Si vous possédez une configuration de moins de deux ans, sans doute pas. Pour les autres, la réponse sera sans doute plus évidente même si côté tarifs, il faut le reconnaître, l’Alienware x17 n’est pas à la portée de toutes les bourses puisqu’il faut débourser a minima 2500€ pour s’offrir un x17 équipé d’une « petite » GeForce RTX 3060… Les versions équipées d’une RTX 3070 Ti et surtout d’une RTX 3080 Ti sont paradoxalement mieux positionnées. Dommage qu’il faille se contenter d’une dalle Full HD à ce tarif, fût-elle 360 Hz…