Razer, marque bien connue des joueurs pour ses périphériques gamer depuis plusieurs années, s’est lancé en fin d’année dernière sur le marché tendance des ultrabooks avec le Stealth Pro. Un PC portable 12,5 pouces très séduisant sur le papier et même innovant par certains aspects.
Un pari réussi ? Nous avons voulu le vérifier à travers ce test.
Dalle | 12.5″ IPS IGZO Ultra HD 4K tactile multi-touch (3840×2160, brillante) |
Processeur | Intel Core i7-7500U Kaby Lake (2.7 GHz, 2 cœurs, TDP 15W) |
Mémoire vive installée (max) | 16 Go (2 x 8 Go) LPDDR3 1866 MHz (16 Go), 2 slots (occupés) |
Espace de stockage | SSD 512 Go M.2 NVMe PCIe |
Carte graphique | Intel HD 620 intégrée au processeur |
Lecteur optique | – |
Système audio | 2 haut-parleurs Dolby Digital Plus Home Theater Edition |
Webcam | Oui, 2.0 megapixels avec micro |
Réseau | Wi-Fi ac (2×2, Killer Wireless-AC) |
Bluetooth | Bluetooth 4.1 |
Lecteur de cartes | – |
Sortie(s) vidéo | HDMI 2.0a |
Lecteur d’empreintes digitales | – |
Entrée(s) / Sortie(s) | Combo Casque/Micro |
ExpressCard | – |
Firewire | – |
USB | 2 USB 3.0 + 1 USB 3.1 Type-C (Gen2) Thunderbolt 3 |
Système d’exploitation | Windows 10 64 bits |
Batterie | Li-Polymère 53.6Whr (inamovible) |
Autonomie annoncée | 7 heures |
Dimensions (mm) | 321 x 206 x 13.1 |
Poids | 1.29 Kg |
Garantie | 2 ans |
Autre | Clavier chiclet rétro éclairé RGB Razer Chroma anti-ghosting, touchpad multi-touch |
Logiciels | Applications Razer |
Sommaire
Châssis
Pour son ultrabook, Razer a choisi de miser sur la sobriété avec un châssis noir profond. En terme de qualité, l’ensemble, conçu en une pièce d’aluminium (à l’instar des ordinateurs portables Apple), ne déçoit pas. La qualité est irréprochable, les ajustements parfaits. Le Stealth Pro semble ainsi paré pour suivre l’utilisateur en toute circonstance. Le seul défaut lié à son coloris, dont chacun jugera de son importance, concerne son hyper sensibilité aux traces de doigts. Le moindre effleurement se traduit par une jolie empreinte digitale et très rapidement, c’est tout le châssis qui se retrouve ainsi maculé. Et malheureusement, à cause de la surface mate, il n’est pas des plus aisé de les faire disparaitre.
D’aucuns pourraient aussi reprocher au Stealth Pro son logo Razer un peu trop « flashy ». Ce dernier occupe en effet une place non négligeable au dos de l’écran. Et si son rétro-éclairage peut être désactivé, son coloris vert (signe distinctif de la marque) risque de dénoter dans certaines situations.
Clavier / Touchpad
A l’instar du châssis, Razer a soigné les périphériques d’entrées. Les touches sont ainsi parfaitement ajustées et disposent d’une taille classique de 15×15 mm. Ultrabook 12 pouces oblige, une concession a été faite sur l’espacement, un peu plus étroit que la normale (environ 3 mm). Conséquence, il faudra quelques minutes d’adaptation avant de retrouver votre fluidité habituelle. Ensuite, la saisie s’avère agréable même si la course assez courte des touches (pas autant que sur les derniers MacBook toutefois) ne fera sans doute pas l’unanimité.
A l’instar des ordinateurs portables gamer, le rétro-éclairage peut être personnalisé selon vos moindres désirs (et pour chaque touche !), du simple coloris uniforme à une configuration plus extravagante, capable de faire passer pour sobre un sapin de Noël. La personnalisation s’effectue via le logiciel Synapse, connu des habitués de la marque. Premier bémol, il faut commencer par s’inscrire et créer un compte pour accéder aux réglages de personnalisation. Deuxième déconvenue, l’interface n’est pas des plus intuitives et nécessite plusieurs minutes pour commencer à appréhender sa logique. La concurrence, par exemple chez MSI, propose mieux sur ce point.
Si le touchpad n’égale pas l’efficacité des modèles de la firme à la Pomme, il est parmi les plus efficaces que nous ayons utilisé récemment sur un PC portable Windows. Ses dimensions (105 x 65 mm) sont plutôt généreuses au regard de la taille du châssis. La surface cliquable est réactive. Les déplacements et les gestes multitouch s’exécutent avec fluidité.
Connectique
Ultrabook rime souvent avec connectique minimaliste. Le Stealth Pro ne déroge pas à la règle. Le côté droit reçoit une sortie HDMI ainsi qu’un port USB 3.1 (gen 1). Petite touche d’originalité, ce dernier n’est pas bleu comme c’est la « norme » mais vert « Razer ». Certains apprécieront, d’autres lui reprocheront cette (petite) extravagance.
Quant au côté gauche, il se révèle tout aussi minimaliste, avec une entrée micro/casque, un second port USB 3.1 (gen 1) et un port USB Type C compatible Thunderbolt 3. Ce dernier est utilisé pour la charge, et pourrait donc s’avérer problématique pour brancher d’autres périphériques de Type C. Il s’agit également du port dédié au Razer Core, le boitier externe capable d’accueillir une carte graphique externe et par la même, faire office de « dock ». Mais nous y reviendrons plus en détails dans la partie performances.
Système audio
Même si des progrès ont été réalisés ces dernières années, la qualité audio des ultrabooks laisse souvent à désirer. Le Razer Stealth Pro fait exception puisque dès les premières notes de musique, nous avons été impressionnés. Le son est puissant, ne sature que très peu même en poussant le volume vers son maximum tout en conservant une certaine « rondeur », assez inhabituelle sur un ordinateur portable de cette taille. De même, la restitution spatiale est une bonne surprise. Razer prouve qu’il est possible de concilier compacité et système audio réussi. Certes, il n’est aucunement question de rivaliser avec un système audio externe digne de ce nom mais tout de même, la concurrence ferait bien de s’en inspirer !
Ecran
Razer a choisi de se démarquer de ses concurrents en proposant une dalle IPS reposant sur la technologie IGZO, développée par Sharp et peu répandue à l’heure actuelle. Cette dernière entend proposer une densité de pixels très élevée tout en nécessitant un rétro-éclairage moins puissant que sur les écrans « traditionnels » (basés sur la technologie a-Si). Le Stealth Pro est ainsi l’un des rares ultrabooks de moins de 13 pouces à profiter d’une définition UHD (3840×2160 pixels). Certains se demanderont sans doute à quoi bon profiter d’une telle densité de pixels sur une diagonale de cette taille. Et bien, à l’instar du SSD, une fois habitué à un écran très haute définition, difficile de revenir en arrière ! Les textes gagnent en netteté, de même pour les images optimisées. Revers de la médaille, les visuels basse définition paraissent légèrement flou en comparaison.
En revanche, il est légitime de se demander pourquoi Razer a choisi de proposer une dalle tactile. Certes, cela a un petit côté sympa (et parfois pratique) de pouvoir appuyer sur l’écran plutôt qu’utiliser le touchpad mais alors pourquoi ne pas aller au bout du concept et proposer un convertible avec charnières sur 360° ? Devoir lever le bras pour toucher l’écran s’avère vite inconfortable.
La colorimétrie fera davantage consensus même si à 7100K, le point blanc natif est un peu élevé à notre goût. La luminosité maximale s’établit à 250 cd/m2, suffisante en intérieur, moins en extérieur où la dalle brillante n’arrange pas la situation. Après caractérisation, nous avons mesuré un DeltaE moyen de 2, un beau résultat d’autant que l’espace sRGB est couvert à 98% (77% pour le RGB).
Terminons cette partie par quelques mots sur les bordures. Il y a quelques années, leur largeur n’aurait sans doute choqué personne mais aujourd’hui, à l’heure où les modèles « borderless » se multiplient, elles nuisent à l’image haut de gamme revendiquée par le Stealth Pro.
Performances
Une seule configuration est proposée dans l’hexagone pour le Razer Stealth Pro 12,5 pouces. Haut de gamme oblige, l’ultrabook Razer se voit doté d’un processeur Intel Core i7 basse consommation. Un i7-7500U sur le modèle testé, désormais remplacé par un Core i7-8550U sur la version 13 pouces (« fin 2017 »). Nous l’avons donc intégré à nos tests afin de mieux appréhender les écarts de performances qui peuvent exister entre ces deux générations de processeurs. En pratique, la plupart des tâches s’effectuent avec fluidité même si les plus lourdes (export photos ou vidéos par exemple) demanderont plus de temps qu’avec un processeur Intel Core i7-7700HQ proposé sur les 15 et 17 pouces. La présence de 16 Go de mémoire vive sur un ultrabook est plus discutable mais est cohérente avec le positionnement de l’ultrabook Razer et évitera à son utilisateur de se poser la question quant à une éventuelle mise à niveau. Rassurant car démonter un ultrabook pour accéder aux composants n’est jamais chose aisée.
Le stockage est bien évidemment confié à un SSD. Il s’agit d’un modèle PCIe NVMe, capable d’offrir de meilleurs débits que son homologue SATA, même si en pratique, la différence est le plus souvent imperceptible.
Razer est l’une des rares marques à exploiter tout le potentiel du Thunderbolt 3 en commercialisant le Razer Core, un boitier externe conçu pour accueillir une carte graphique « desktop », dont les dernières Geforce GTX série 1000 par exemple. Il est ainsi possible de profiter d’une puissance supplémentaire, pour jouer mais aussi pour tout programme exploitant l’accélération GPU, sans pour autant s’encombrer d’un PC portable « XXL ». De plus, le Razer Core fait office de station d’accueil en étendant le nombre de ports. Ainsi, il suffit de brancher le câble Thunderbolt du PC portable au Core pour recharger votre machine tout en profitant de vos périphériques et écrans externes. Très séduisant, du moins sur le papier. Malheureusement, nous n’avons pas encore pu tester le Core. Nous ne pouvons donc développer davantage pour le moment.
Nuisances sonores
Le ventilateur du Razer Stealth Pro est assez « binaire ». En utilisation courante, il ne se déclenche que très rarement. En revanche, dès que le processeur monte en charge, le ventilateur embraye immédiatement, à sa vitesse maximale qui plus est et n’en décolle pas. Le bruit n’est pas particulièrement dérangeant (il avoisine les 40 dB) mais ne peut s’occulter. Les températures réagissent de même, les cœurs du processeur atteignant en une poignée de secondes les 100°C. Razer a choisi une stratégie de refroidissement où toute la marge laissé au processeur est exploitée. Aidé par le châssis en aluminium, cela n’affecte pas trop les fréquences du processeur qui restent proches d’un niveau habituel pour un Core i7-7500U, du moins en cette période avec une température ambiante de 20°C. En pleine été, la situation risque d’être plus complexe à gérer pour qui devra exécuter des calculs durant plusieurs minutes d’autant que certains tests montrent qu’il concède parfois quelques secondes à l’Acer Swift doté d’une configuration similaire.
Au toucher, le dessous devient tiède sans pour autant devenir pénalisant même pour une utilisation sur les genoux.
Autonomie
Si le poids et l’encombrement contenus font du Stealth Pro un parfait compagnon pour les nomades, qu’en est-il de l’autonomie ? Et bien là encore, le petit Razer s’en sort plutôt bien puisqu’en utilisation courante (bureautique / Internet), vous pourrez compter sur une autonomie moyenne de 6h30 (avec WiFi actif). En diminuant la luminosité au minimum et en coupant le WiFi, il a fallu plus de 12h avant que l’ordinateur s’éteigne. Si le processeur est sollicité en permanence, il sera possible de tenir environ 1h30.
Petite parenthèse, les nomades apprécieront les dimensions (110x35x27 mm) et le poids (310 g) contenu du bloc d’alimentation.
Pour conclure
Pour son entrée sur le marché des ultrabooks, Razer marque un grand coup. Le Razer Stealth n’est pas exempt de reproches, ou plutôt souffre de choix parfois discutables, mais il demeure malgré tout séduisant – et attachant – à plus d’un titre. Il suffirait à Razer de corriger ses petites faiblesses de jeunesse (une petite cure d’amincissement des bordures, un coloris moins salissant et une dalle mate ou alors un convertible) pour obtenir l’ultrabook ultime !
Le Razer Stealth Pro 12.5″ obtient la note de 4/5.
- Points forts
- Qualité perçue
- Dalle Ultra HD
- Système audio
- Clavier et touchpad efficaces
- À revoir
- Intérêt du tactile discutable
- Trop sensible aux traces de doigts
- Pas de lecteur de cartes SD
- Bordures d’écran trop larges
2 réponses à “Test Razer Stealth Pro – ultrabook 12,5 pouces aux multiples atouts”
Je n’ai pas vu de kensington lock.. y en a-t-il svp ? Idem pour le 13 pouces..
Nope, pas de Kensington, qui se fait d’une manière générale de plus en plus rare.